jeudi 22 mars 2012

                 Voyage en terre indienne.


Si la réalité est souvent dure, elle implique inévitablement un besoin de compensation. Généralement par la fuite dans des divertissements les plus variés souvent lié au consumérisme, ceux à quoi la société actuelle nous invite avec pertinence. Parfois dans le maintient d'une réalité virtuelle, d'un ailleurs attendu, d'une projection régulière par le fantasme vers un futur illusoire.
Ainsi nous entretenons une liaison relative avec la réalité, et notre vigilance au seul temps qui nous appartient est souvent douteuse.

Si le voyage sert parfois de moyen de fuite aux plus démunies, il en est tout autrement pour ceux qui partiront la conscience affranchi. Le détachement est profondément libérateur. La route éveille en nous la beauté sublime d'un monde éternel, le spectacle inédit des paysages et du genre humain, inépuisable variété culturel et historique, vaste réservoir d'opinion divergente.
Au delà de ça, le voyage se passe bien de mobile. Il nous modèle à ça façon, il nous fait et nous défait, car alors nous vivons en dehors des constructions mentale reçu au sein de notre culture. Il fait de nous des êtres avides d’expériences sensorielles inédites.

L'idée d'un voyage en Amérique ne m'est donc pas venu par hasard. Après avoir explorer un tout petit bout de continent australien, asiatique puis africain, il me fallait découvrir cette terre extraordinaire, terre des indiens et des cow boys, dont nous rêvions lorsque nous étions enfants. 
Aussi le voyage est avant tout pour moi une passion effréné, et comme toute passion, elle mérite d’être partagé. J'ai donc décidé d'écrire cet article pour accompagner les quelques photos d'un peu d'information.


Rican squirel, Nicoya
San Cristobal bell tower
The big one !
Murailles de Chan Chan

Part 1: Costa Rica

Fiche pays
République du Costa Rica; 7 provinces.
Capitale: San José
Superficie: 51 100 km2 (125e)
Population: 4,3 millions d'habitants
Monnaie: Colon
Indépendance: 1821 (Espagne)
Chef de l’État: Laura Chinchilla
Rang IDH: 69


Le nom du pays résume très bien ce qu'il en est. Cette petite terre d'une superficie comparable à la Suisse est d'une richesse inouï. Quand nous évoquons la richesse, cela n'a rien à voir avec l'argent bien entendu. Ici nous parlons d'une océan de végétation aussi flamboyant que varié, d'une mer défiant par sa beauté et d'une vie animale si intense qu'elle en serait la béatitude des éthologistes !
Du Costa Rica nous retiendrons donc principalement sa nature, spectacle inédit d'une beauté intemporelle, ne résultant ni de nos petites préférences subjectives, ni des revirements d'un conditionnement culturel donné.
L'idéal environnemental aura été un critère décisif dans le choix de ma première destination.


L'arrivé dans la capitale San José n'a rien d'impressionnant. Cette mégalopole d’à peine 300000 habitants à l'allure d'une petite ville provinciale. Une avenue principale réservée aux piétons bordée de petites boutiques en tout genre, une dizaine de places et de parcs où il est bon de s'y promener comme le Parque Morazan où les jeunes musiciens locaux peuvent s'y produire librement. Quelques bâtiments auront conservé un certain charme architectural. On n'y passe deux jours pas plus.

Avenida central

Iglesias Maria Rena
A une centaine de kilomètres de San José, à proximité de la station balnéaire de Jaco (vraiment sans intérêt), nous trouverons une succession de petites plages bien isolées. La playa Hermosa est la première d'entre elles. Elle est aussi considérée comme l'un des meilleurs beach break du Costa Rica. Son climat lourd et humide nous assure des vagues lisses 7 jours sur 7. A l'arrière de la plage, quelques marais qui abritent de nombreux oiseaux : Pélicans, perroquets , échassiers... Attention elle peut s’avérer dangereuse lorsque le soleil fini sa journée !
Pacifical costa
Romain Farthouat
Tyran Quiquivi
Los arboles
Playa hermosa, left

Toucan de Swainson

Aras
Pablo

Les régions du nord nous offrent une variété de paysage assez complète, de la savane à la forêt tropicale sèche ou humide. La panaméricaine, qui relie la région de San José au Guanacaste, est bordée de nombreux parcs nationaux et réserves naturelles. Les paysages sublimes, les villes de cow-boys surplombées par les volcans nous mettent l'eau à la bouche durant les longs trajets en bus !
Cette panaméricaine traverse la petite ville de Liberia. Capitale provinciale aux aspects coloniaux, elle est le point de départ idéal pour rejoindre la péninsule du Nicoya, dont la mer demeure un atout principal. La route côtière laisse souvent place à des petits chemins difficilement praticables lors de la saison des pluies. La playa Negra est réputée pour ses vagues de récif.
Submergés par la forêt tropicale, quelques hôtels, souvent tenus par des expatriés. L'environnement isolé garantit une paix totale, on jouit du spectacle de la nature, on observe différentes espèces de tortues marines faignantant au bord de l'eau, on écoute les singes hurleurs se balançant au faîte des arbres et on se laisse envoûter par la beauté des oiseaux.

Negra right's
White-throated magpie blue jay
fishermen
Negra landscape

Singe en plein déjeuné
Alouates

A quelques heures de bus plus loin (mieux vaut avoir les fesses résistantes dans les chemins) se trouve la baie de Samara, hameau de pêcheurs assez touristique. Aussi les playas Noosara et Guiones propices au surf et aux disciples zen cherchant à méditer.
Samara bay
Pelican's fly
Eh oui, même au fin fond de la jungle !
Guiones
Coatis

Part 2 : Mexique

Fiche pays
Fédération des États Unies mexicains; 31 États et un district fédéral.
Capitale: Mexico
Superficie: 1 964 183 km2 (13e)
Population: 112 millions d'habitants
Monnaie: Peso mexicain
Indépendance: 1810 (Espagne)
Chef de l’État: Felipe Calderon Hinojosa
Rang IDH: 53


Changement de décors, changement d'ambiance ! Fascination et envoûtement au pays du folklore garantis ! De par son territoire immense, le Mexique nous offre une fois de plus des paysages extraordinaires aux horizons variés, et aux plages idylliques. Sa culture populaire nous laisse dans une jubilation inaltérable. On savoure l'odeur des marchés colorés, on découvre une gastronomie subtile et raffiné (classe au patrimoine culturel immatériel de l'humanité) et on écoute les mariachis devant des églises aux consonances baroques ! Ses sites archéologiques précolombiens et ses petites villes coloniales témoignent d'une héritage historique grandiose et incontournable !
L'arrivée à Mexico est assez spectaculaire. Dotée une population d'environ vingt millions d'habitants, elle est dans le top 3 des plus grandes agglomérations au monde. Située dans une petite cuvette, la pollution nous transmet une sensation pesante et désagréable (surtout à 2000m d'altitude) et les banlieues, enchaînement interminable de petites cases, laissent à désirer. La ville rassemble malgré tout de nombreux centres d’intérêts : centre historique, musées et parcs en pagaille, ville universitaire (270000 étudiants!). Les "urbanophobes" dans mon genre ne s'y attarderont pas. Heureusement le Mexique dispose d'un réseau de bus rapide et efficace !

Pascales (13h de bus de Mexico, via Quérétaro)
C'est un tout petit village agréable situé dans l'état de Colima, avec quelques hôtels et grands restaurants au bord de l'océan. Très prisé des mexicains le week-end mais surtout idéal pour le surf. Des vagues puissantes et régulières, dignes des meilleurs beach break mondiaux. Des conditions de surf aimable quotidiennement. Un vrai régal !

Rue principale
Every day good !
Gavage !


Un peu plus au sud (5h de route) dans l’État du Michoacan, on savoure le calme du rio Nexpa. Accompagné d'une longue gauche en point break, seules quelques cabanas, généralement occupées par les surfeurs ou des pécheurs. Très peu de monde hors saison. C'est un véritable havre de paix, l'occasion de scruter son âme en profondeur, d'en cultiver la vertu ! "la paix immanente de l'être se procure avec le recueillement".

Pelicans
Vautour Aura

Environs dix sept heures de route plus loin, dans l’État du Guerrero, se trouve la célèbre station balnéaire de Puerto Escondido, c'est un ancien petit port de pêche doté du beach break le plus côté des spots mondiaux ! Des surfeurs en pagaille, mais aussi un bon nombre de familles mexicaines et de retraités américains. La playa Zicatela défie les amateurs de gros barrels pendant qu'un peu plus au sud déferle la longue gauche de la pointe. Plus au nord on appréciera les balades à travers la vieille ville et au bord de la falaise.

Hard times
Good morning !
La pointe

Playa Zipolite: 3h de route.
Jolie plage mais sans grand intérêt. Une population en tout genre: des nudistes en masse, des hippies qui viennent vendre leurs petites marchandises confectionnées à la main, des amateurs de yoga, des surfeurs...
Cependant les alentours demeurent plus intéressants et pour une somme tout à fait modique nous pouvons prendre une embarcation à travers les mangroves, à la découverte de la faune locale. Tortues, iguanes, oiseaux en tout genre, mais surtout crocodiles ! Superbe !
Il y a également des embarcations au départ de la petite baie de Puerto Angel. Excursion le long de la côte à la recherche des dauphins et baleines. Visite des plages isolées (la Boquilla, la Mina, Estacahuite) et plongée à la découverte de la faune sous marine !
Roca Blanca, Zipolite
Puerto Angel
Playa boquilla !
 Pileated Woodpecker !
San Cristobal de Las casas, Chiapas ( 12 heures de route)
Cette vieille cité espagnole est tout à fait sublime ! Situé à 2300 mètre d’altitude, le climat y est très agréable, et c'est avec grand plaisir qu'on se promène dans les nombreuses ruelles aux maisons basses et colorées tout en découvrant la magnificences de ses superbes édifices !
La ville est très fréquentée par les Indiens tzotziles, une branche du peuple Maya, qui viennent vendre leurs produits au grand marché, tout à fait charmant. C'est dans leurs vêtements traditionnels qu'ils nous accueillent avec chaleur et sourire. .

Eglise "notre dame de l'annonciation"
Templo de Guadalupe



Palenque: 6h de route.
Au pied des montagnes du Chiapas se trouve la fabuleuse cité maya nommé Palenque, l'un des plus impressionnants sites de cette culture. Les temples, très bien conservés, sont entourés de forêt vierge et recouverts de brumes au beau matin. Ceux qui n'auront pas de chance (comme moi ce jour là) apprécieront moins la pluie... De ce site d'environs 17km2, seulement 10% aurait été exploré.
Cette citée maya aurait connue son apogée au VII siècle après JC, pendant lequel le roi Janaab' Pakal y fit construire les principaux édifices, dont le temple des Inscriptions et le temple du Compte. Durant son règne il épousa Dame Tz'akbu Ajaw et ils eurent deux fils, K'inich Kan B'alam II et l’aîné K'an Joy Chitam II, qui chacun à leur tour succèdent à leur père après sa mort. Ils continuèrent les œuvres commencées jusqu'à que la cité soit assiégée par le roi Tonina qui disposait de sa propre forteresse à 3h de Palenque.La citée de Palenque aurait eu une moindre importance politique pour la civilisation maya, et s'éteignit à la fin du Xe siècle par manque de ressources.

Templo de inscriptiones
Palacio
Masque funéraire de la reine rouge
Palais

Templo del sol




Retour au D.F Mexico: 13h de route.

Part 3: Pérou

Fiche pays
République du Pérou; 24 régions.
Capitale: Lima
Superficie: 1 285 220 km2 (20e)
Population: 29,9 millions d'habitants
Monnaie: Nuevo Sol
Indépendance: 1821 (Espagne)
Chef de l’État: Ollanta Humala
Rang IDH: 80

Contraste et diversité sont de nouveau au menu ! Nous pouvons distinguer trois zones majeurs qui traversent le pays du nord au sud. La région côtière à l'ouest, région de l'absolu et du détachement, des grands désert et de sa rocaille, à la végétation basse et atrophiée !
Plus au centre, au delà des vallées désertiques,la Sierra. Grandes chaînes de montagnes vierges et immaculées. Avec sa fameuse Cordillère des Andes, lieu aux milles ressources, lieu de paix et de recueillement. Ses pics atteignent jusqu'à 6800m d'altitude !
Enfin, loin du vacarme des grandes villes côtières, dissimulé derrière la Cordillère, se cache la forêt amazonienne. Somptueuse, l'une des plus grandes réussites de la nature. Que nous mettons malheureusement à rude épreuve.
Le Pérou regorge également de sites et de monuments historiques, notamment ceux de la civilisation Inca, avec le célèbre Machu Pichu.

Lima, cinquième plus grande ville d’Amérique latine derrière les villes de Mexico, São Paulo, Buenos Aires et Rio de Janeiro. Elle regroupe à elle seul un tiers de la population péruvienne. Centre financier, culturel et politique du pays, elle est composée de 43 districts. Parmi ceux-ci, le célèbre quartier de Miraflores (70000 hab), relativement riche, avec ses parcs, casinos et centres commerciaux situé au bord de l'eau. Agréable mais vraiment pas représentatif du reste du pays.


Située à 600 km au nord de Lima, la grande ville côtière de Trujillo n'est pas sans intérêt.
D'une part les surfeurs pourront jouir des plages à proximité. En commencant par la station balnéaire d'Huanchaco - populaire pour ses petites embarcations de roseaux «  caballitos de totoras » -, au grand port de pèche de Chicama – vague classé plus longue gauche au monde - et enfin à la charmante petite ville de Pacasmayo. Des points break à foison, de quoi se régaler pendant de longues heures !
D'autre part, aux portes de la ville, des sites archéologiques tel que Chan Chan et les huacas de la Luna y del Sol.
Dans le centre, les rues étroites sont bordées de petites maisons coloniales et de commerces en tout genre. La ville jouit d'un climat agréable malgré ses alentours plutôt arides.

Caballitos de totoras
Huanchaco left
La Marinera, danse typique péruvienne


Chicama
Pacasmayo
Sunset, Pacasmayo
Chan Chan est l'ancienne capitale de l'Empire Chimu. C'est la plus grande ville en adobe précolombienne des Amériques (mélange d'argile, eau et paille), elle s'étend sur 14km2 – 24 à l'origine – et abrite 9 citadelles malheureusement en grande partie détruites par les pluies du phénomène « El Nino » (pluies torrentielles).
La civilisation chimu connut son apogée du XIIe au XVe siècle, après avoir succédé à celles des Moches. Les Incas aurait soumis les Chimus en les privant d'eau, avant qu'eux même ne soient défiés par les Espagnols.
La visite se réduit principalement à la citadelle Tschudi, dont certaines parties sont ornées de frises représentant poissons, pélicans, vagues et loutres de mer.


A quelque kilomètre de là, les huacas del Sol y de la Luna, appartenant à la civilisation antérieure des Chimus : les Moches. Également construite en adobe, le temple de la lune – lieu de culte - fut bâti au Ier siècle et s'étala jusqu'au VIIIème par de multiples restructurations. On y trouve de superbes fresques colorées représentant des créatures mythologiques. Lorsque des hauts fonctionnaires périssaient, ils y étaient enterrés accompagnés de leurs proches et de leurs domestiques qui étaient sacrifiés.
En revanche, le temple du soleil ne ressemble qu'à une simple montagne actuellement. Les fouilles n'ont pas débuté. La civilisation Moche disparut sans laisser de trace écrite.

Représentations mythologiques
Représentation du dieu Ai-Apaec
Cerro Blanco


Plus au nord, à seulement quelques kilomètres de la frontière équatoriale, se trouve une succession de point break idéale pour le surf. Lobitos, Baterias, El hueco, Cabo Blanco, Los organos, Mancora, Punta Sal, le choix est conséquent !

Mancora
William Lachiro
Luccas Mesinas

Lobitos fait partie des localités qui m'ont marqué. C'est un petit village sortant tout droit du far west ! Des cabanes en bois abandonnées, une vaste zone militaire désaffectée ainsi que d'innombrables plateformes pétrolières viennent gâter le théâtre de ce paysage désertique. Auparavant, une ancienne colonie britannique profita des ressources très riches des sols, avant qu'elle ne soit renversé par l'armé péruvienne.


Retour Lima : 20h de route !